Le divorce à l’amiable, nouvel outil du bien-être

Plus qu’un mantra, plus encore qu’un leitmotiv, le bien-être s’impose aujourd’hui comme une injonction. Partout, dans la sphère familiale, sur son lieu de travail et surtout entre amis, il faut aller bien. Le nombre de professions et d’outils qui se sont développés autour de ce bien-être obligatoire ces dernières années est tout bonnement impossible à chiffrer.

Mais entre les coachs personnels, les loisirs à la journée, les espaces détente, les assistances multiples et variées, allant de la domotique de confort à la simplification administrative (d’ailleurs bien plus complexe désormais…), l’être humain occidental n’aura jamais été autant choyé.

Tout pour le bien-être

L’injonction transpire si fortement des publications, tous médias confondus, que l’on pourrait même se demander à quel point elle est télécommandée. Comme pour occulter, presque par la force, le monde catastrophique dans lequel les sociétés humaines plongent inexorablement. Le monde tourne mal mais ce n’est pas grave. Nous, on va bien ! Et on ne lésine pas sur les moyens. Même l’arsenal juridique se réforme pour accompagner cette mutation vers l’épanouissement personnel. Depuis le 1er janvier 2017, le divorce à l’amiable est un divorce sans juge. On le sait, un procès, c’est long, stressant et coûteux. Sans compter que la justice fait souvent naître un sentiment d’injustice pour la partie dont les vœux n’auraient pas été comblés.

divorce

Désormais, dans le cadre d’une procédure de divorce par consentement mutuel, il ne sera plus possible de rejeter son malheur sur une décision judiciaire. Non, ce n’est pas « l’enfoiré de juge », le responsable de mon état, mais bien moi. Un appel à la responsabilisation en guise de promesse à la sérénité future. Le fait est qu’il est difficile de contrer un tel mécanisme. Pourquoi d’ailleurs n’y avoir pas pensé plus tôt ? Dans les faits, le contrôle absolu de l’état sur les relations intimes entre les personnes pouvait sembler d’une incongruité teintée de voyeurisme…

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Unissez-vous ! Séparez-vous ! On s’en fout ! Mais allez bien !

D’un point de vue strictement pratique, le divorce sans juge (et donc, sans conflit majeur puisqu’il y a entente entre les parties en amont de la procédure) est une vraie réussite. Il répond à une demande émanant à la fois des tribunaux, favorisant leur désengorgement, et des couples en instance de divorce, peu enclins à une longue procédure usante et dispendieuse alors même que l’accord de principe est déjà trouvé. De fait, le divorce à l’amiable permet une économie de temps, d’argent et de stress. De quoi conserver sa sérénité et préserver le bien-être de toute la famille.

Pour avancer plus encore dans le bien-être réconfortant, le législateur a même permis aux époux en instance sans enfant de débuter leur procédure de divorce par internet. Bien sûr, le rendez-vous final de signature de la convention négociée entre les parties et leurs avocats respectifs est toujours d’actualité. Mais, là encore, on peut se poser la question ; est-ce que tout cela n’est pas un peu trop rapide ? Est-ce que cette recherche de gains marginaux sur les procédures administratives est vraiment un progrès social ? Pour plus de la moitié des divorçants depuis 2107, il semble bien que oui. L’avenir nous dira si le temps gagné le temps des procédures aura réellement été bien mis à profit par les parties…

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